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Mon enfant bleu, Pablo
4 décembre 2011

Novembre

Au mois de novembre, mon petit bonhomme a continué à progresser et à nous montrer son intelligence à travers son regard si particulier. Pablo rêve toujours des cow-boys et des Indiens, des paysages urbains, des trains, des personnages de BD grâce auxquels il découvre les émotions.

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Au mois de novembre, Pablo a eu la scarlatine et a traversé cet épisode sans une plainte. Sa résistance à la douleur est toujours un sujet d'étonnement pour moi.

Pablo est allé chez le coiffeur sans sourciller et depuis il est très fier de sa nouvelle coupe de cheveux.

Un dessin de Pablo a été publié dans Sinémensuel et Pablo a rencontré de vrais dessinateurs de BD au festival de la BD de Colomiers. Pablo a aussi rencontré des pompiers et leur a dit qu'il voulait être dessinateur. Finalement, le dessin c'est sa langue des signes à lui et sa façon la plus directe, la plus immédiate et la plus claire de dire les choses et surtout de les comprendre. C'est aussi souvent sa façon de digérer ses émotions, de s'apaiser quand une situation qui va générer une crise se présente, comme quand sa soeur a, sans le faire exprès, fait dévier sa main alors qu'il était en train de dessiner. Le fait de représenter graphiquement une action qui l'énerve, suffit à le calmer et à éviter une crise de colère.

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Pablo ne veut pas qu'on fasse une photo de famille, ne vaut pas que sa soeur lise le soir avec la lumière allumée, ne veut pas dessiner, ne veut pas aller à l'école et à l'hôpital de jour, ne veut pas sortir de la maison, ne veut pas manger, ne veut pas que sa soeur le dérange quand il dessine et lui fasse rater son dessin.

Dans un film documentaire de Marcel Dalaise, L'autisme d'aujourd'hui à demain, réalisé en 2007 et produit par le CNRS, Christine Deruelle, chercheur en neurosciences au CNRS de Marseille, déclare :

"En fait ce qu'on a montré c'est que justement ces problèmes à décoder les interactions et les émotions, on pouvait surtout les montrer lorsqu'il s'agit de personnes humaines, de personnes avec lesquelles les enfants interagissent. Quand au contraire, on utilise par exemple des personnages de dessins animés, avec lesquels les enfants sont familiarisés mais avec qui, ils n'ont néanmoins jamais interagi,on montre que pour ce type de matériel, la perception des enfants est tout à fait normale,ils arrivent parfaitement à décoder les émotions et les interactions de ces personnages artificiels. Et donc, cela peut nous donner des indications sur : est-ce que ça ne serait pas utile et pertinent pour eux d'utiliser plus souvent ces agents artificiels que des agents humains avec lesquels ces enfants ont des problèmes, puisque leurs interactions sont perturbées ?"

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Pablo a voulu que je prenne en photo cette case d'une BD, parce qu'elle l'a fait beaucoup rire.

Laurent Mottron, dans un entretien filmé, fait également ce même genre de constatation (Richard Martin et Pierre H. Tremblay, L'Autisme un nouveau regard, CECOM Montréal, Hôpital Rivière-des-Prairies, CNASM, 2004, Canada, 50 minutes) : "Comment rendre service à une personne autiste quand elle est très jeune ? Et bien c'est en lui donnant une info qu'elle a des qualités naturelles pour traiter et non pas de l'apprendre à passer par des étapes développementales qui sont les nôtres. C'est vrai pour un non-autiste, il est sûrement indispensable de savoir jouer et de savoir imiter, de savoir regarder en face pour apprendre. La fonction de ces comportements-là dans notre développement à nous est très probablement exacte. Toute la question est de savoir si pour faire qu'une personne autiste apprend, il faut la faire passer par les mêmes étapes ? Je pense que non.

Il est courant d'entendre des personnes autistes nous expliquer qu'elles ont appris devant la glace ou qu'elles ont étudié des sitcom pour savoir quand est-ce que telle personne était triste. Ou souvent avec les BD, dans lesquelles les émotions sont plus caricaturées et dans lesquelles vous avez un texte qui vient supporter un masque émotionnel. Ce qui permet d'en apprendre la correspondance, que vous avez également avec une caricature d'un visage, qui va exprimer l'émotion de façon plus marquée."

Parce que sa différence est comme le dit Laurent Mottron "une autre intelligence", Pablo a un avenir, a sa place dans ce monde. Son utilité n'est pas à prouver, à nous d'apprivoiser son regard si particulier et de l'aider à devenir un jour un grand dessinateur...

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