Septembre

Petit compte-rendu d'un mois de septembre bien rempli.

Du côté de sa prise en charge à l'hôpital de jour. Pablo y va 4 demi-journées par semaine et se montre à chaque fois content d'y aller. Sur ce qu'il fait, Pablo nous en dit peu et ne répond pas toujours quand on lui pose la question. Pour l'instant, il nous dit seulement jouer aux legos, au train et faire du vélo. Depuis cette semaine, il nomme certains enfants et les éducatrices. Il commence à inclure les autres dans ses jeux et à les appeler. Ce qui est un progrès vraiment considérable.

Pablo s'est ainsi représenté et son portrait est affiché dans la salle d'accueil de l'hôpital de jour.

Pablo a dessiné son tee-shirt préféré et sa casquette bleue, qui depuis 2 semaines a mystérieusement disparue à la maison et a été remplacée par Pablo, par une casquette kaki militaire. La casquette est toujours un élément essentiel de sa panoplie vestimentaire, qu'il accepte d'enlever sitôt arrivé à l'hôpital de jour et à l'école, mais garde en permanence quand il est à la maison.

Pablo fait du poney tous les 15 jours. Cette nouvelle activité l'a totalement enthousiasmé. Il a même pu nous détailler les étapes d'une séance d'équitation. Le soir même il a fait cette représentation graphique en combinant de façon amusante, son propre dessin et des gommettes.

A l'école, Pablo a rapidement pris ses repères et est très content de sa nouvelle classe, qu'il a fait visiter avec joie à sa soeur. Pablo est bien intégré dans la classe, mais reste encore dans son coin, a du mal à aller jouer avec les autres.

Au niveau de ses capacités, son institutrice a pu faire un bilan détaillé lors de l'équipe éducative et mis en évidence son trouble sévère de l'attention, sa difficulté à se concentrer sur un travail, sa difficulté d'accepter les contraintes. De ce fait, la demande d'un AVS a été formulée. Et j'en profite ici pour exprimer ma profonde reconnaissance à l'égard de l'institutrice de Pablo, qui a parfaitement compris et intégré les difficultés de mon fils et fait avec lui un travail remarquable. Je lui en serai éternellement reconnaissante. Ses observations sont tout à fait pertinentes et son investissement envers Pablo est pour beaucoup dans ses multiples progrès. Même si Pablo s'exprime encore par des mots phrases, il commence à échanger avec les autres enfants. Pablo a une très bonne habilité manuelle, une bonne réussite dans les problèmes de logique et de déduction mais des difficultés en numération. Il a parfois du mal à participer aux activités collectives, a besoin d'être sollicité. Enfin, l'autre interrogation concernant Pablo : met-il du sens sur sa présence à l'école ? Il est très content d'y aller et j'ai l'impression qu'il y va uniquement pour jouer. Ce matin, je viens de lui poser la question : pourquoi tu vas à l'école ? Et Pablo m'a répondu : pour travailler.

Septembre 2011, dessins réalisés en classe. Le premier représente sa sortie poney. Pablo a décrit à ses camarades de classe son dessin et sa première leçon d'équitation.

A la maison, les progrès de Pablo sont notables au niveau des échanges qu'il a avec sa soeur.

Depuis ce mois de septembre, il la sollicite pour jouer aux Playmobils qu'il a implantés dans sa ville. Et depuis peu, la taille de sa ville a rétréci. Pablo est même très fier de me dire qu'il a rangé sa chambre.

Il s'est mis à jouer à des jeux symboliques et a reproduit des scènes d'école : la classe, la cour de récréation, les toilettes filles/garçons. En mêlant astucieusement Playmobils, legos, éléments de jeux de construction et des représentations graphiques découpées, Pablo a reproduit sa perception de sa journée d'école. Petit à petit, je vois ainsi qu'il met du sens sur sa présence à l'école.

Pablo s'est également amusé à reproduire sa chambre, en faisant une mini-représentation qu'il a incorporé au fond d'un élément de Lego, ainsi qu'une chambre dans laquelle deux enfants jouent au Monopoly.

Depuis septembre, Pablo a une séance d'éveil musical une fois par semaine avec un musicothérapeute. Les deux premières séances se sont très bien déroulées. Pablo a été attentif et participatif. Le musicothérapeute est très optimiste et positif quant à l'apprentissage très prochainement d'un instrument comme la guitare. Pablo se met à chanter des mélodies qu'il entend à la radio ou qu'il entend en classe. Depuis une semaine, Pablo adore chanter à tue-tête "Ob-la-di, ob-la-da" des Beatles, qu'il a entendu un matin dans la voiture.

Cette rentrée a été assez intense pour Pablo, avec beaucoup de changements. Je trouve qu'il a très bien géré la situation, certes avec quelques moments de fatigue. Il s'est très vite adapté à son emploi du temps, à cette nouvelle structure qu'est pour lui l'hôpital de jour. De fait, Pablo a moins dessiné. Les phases où il dessine sont en général, le soir avant le repas alors qu'il regarde un dessin animé ou avant le coucher dans son lit. Il n'est pas rare en ce moment de retrouver au petit matin sa dernière production, son dernier petit chef-d'oeuvre en forme de dernière pensée avant de s'endormir.

Pablo a été très inspiré ce mois-ci par le dernier livre-jeu de Joëlle Jolivet, Rapido dans la ville, éd. Hélium, 2011 (28 pages avec flaps). Rapido fait sa tournée dans la ville avec sa camionette rouge, au lecteur de trouver où il doit livrer les objets dont la liste est donnée en première page. Pablo a de suite repéré à la bibliothèque ce livre à la qualité graphique remarquable représentant tout un paysage urbain.

Pablo s'est aussi beaucoup passionné pour la lecture de Mon Atlas de France, d'Anne Weiss, Pascale Estellon, Sonia Goldie, publié aux éditions Mila, 2006. Il s'est ensuite amusé à faire de mémoire, une reproduction du plan de Paris, en y apportant sa touche personnelle comme l'éléphant et la girafe, présents dans sa ville.

Enfin, sa grande découverte bédesque de ce mois de septembre c'est celle de "Grabadu et Gabaliouchtou" les deux héros de Tabary, selon Gotlib, "les 2 héros les plus cons de la BD", (éditions de La Séguinière, 1984). Pablo s'est délecté des aventures totalement débiles et improbables de ces deux huluberlus.

Ob-La-Di-Ob-La-Da